PHILIPPE KNOCHE - À moi de vous demander les actions que vous préconisez pour recruter et fidéliser davantage de femmes dans notre groupe ?
LUZ C. H. - Il faut rendre plus attractifs pour les femmes les métiers de la Mine qui sont encore perçus comme très masculins. Une expatriation de 3-4 ans est souvent vécue comme une mise entre parenthèses de sa vie privée alors qu’il s’agit d’une expérience riche sur les plans professionnel, personnel et culturel. Peut-être proposer aussi des missions de quelques mois, plus adaptées à une vie de famille.
Marion DURRIEU
Technicienne maintenance contrôle commande à l’usine de la Hague, BU Recyclage
MARION D. - Je pense que les réseaux sociaux sont un très bon vecteur pour présenter nos métiers au féminin. Moi qui suis dans la maintenance, entourée d’hommes, je suis très fière de mon métier et d’en parler.
PHILIPPE KNOCHE - Les réseaux sociaux sont un excellent levier, j’en suis convaincu. Notre compte TikTok suscite beaucoup d’intérêt. Nous avons aussi créé un réseau d’ambassadeurs salariés volontaires sur les réseaux sociaux, YHELLOW, dont près de 300 sont actifs. J’encourage chaque collaborateur à être un ambassadeur de notre groupe dans sa sphère personnelle, dans les écoles et sur les réseaux sociaux.
LUCINE S. - Il faut montrer aux femmes qu’elles ont toute leur place dans l’industrie, et encore plus dans l’industrie nucléaire qui offre plein de possibilités d’évolution. Quand j’étais en école d’ingénieur, on était 5 femmes pour 50 hommes. Et c’est vrai que quand on cherche après un job, on ne se confronte jamais à un modèle féminin puisque ce sont des hommes qui nous parlent. Moi, ça ne me dérange pas, mais c’est un constat.
PHILIPPE KNOCHE - Cela s’est légèrement amélioré depuis 30 ans, avec en moyenne 20 % de femmes dans les écoles d’ingénieurs, mais ce pourcentage est très variable selon les spécialités.
LAURA S. - Je donne des cours en stratégie de démantèlement à l’École nationale supérieure de chimie de Montpellier et je me rends compte à quel point c’est important d’avoir des collaborateurs du groupe qui viennent témoigner de leur métier dans les écoles, en plus si ce sont des femmes. Au lieu de s’orienter vers des secteurs perçus comme plus attractifs comme l’industrie cosmétique ou agroalimentaire, les étudiantes envisagent plus clairement le nucléaire.
PHILIPPE KNOCHE - Vous jouez un rôle de modèle, et ça, c’est fondamental.
JULIE D. - Je suis dans le métier de l’Installation générale, un métier peu connu où il y a en plus un déficit de formation. Il faut vraiment développer les connaissances sur ce métier dans les écoles.
PHILIPPE KNOCHE - L’Installation générale est un métier d’étude et de conception essentiel dans l’exécution des projets nucléaires. Il y a en effet peu de formations ou, quand elles existent, il n’y a pas assez de candidats. C’est un vrai sujet. Nous avons un partenariat avec 2 écoles d’ingénieurs où nous dispensons ce cours.